Auteur : Bernard Maris
Éditions :
Flammarion
Dépôt légal :
Septembre 2014
Prix :
14€
Résumé de l'éditeur :
Servitude, frustration, angoisse sous l'impitoyable « loi de
l'offre et de la demande » ou celle de la « destruction
créatrice » ; souffrance dans les eaux glacées du calcul
égoïste de l'extension de domaine de la lutte qui conduira à la
disparition de l'espèce... Tel est l'univers des héros
houellebecquiens.
Comme
Balzac fut celui de la bourgeoisie conquérante et du capitalisme
triomphant, Michel Houellebecq est le grand romancier de la main de
fer du marché et du capitalisme à l'agonie.
« Le capitalisme s'adresse à des enfants dont l'insatiabilité, le désir de consommer sans trêve vont de pair avec la négation de la mort. »
Notre avis : Surprenant... C'est le mot parfait pour décrire cet essai
passionnant et un peu décalé qui nous fait découvrir l'oeuvre de
Houellebecq sous un jour nouveau, sous l'égide d'idées de grands
économistes tels que Malthus, Schumpeter, Marx et bien sûr Keynes.
Dans cet essai, Bernard Maris nous fait nous questionner sur beaucoup
de sujets tels que la destruction créatrice, l’infantilisme des
consommateurs ou encore l'utile et l'inutile. Tous ses raisonnements
prennent pied sur un grand nom de l'économie puis sur un texte de
Houellebecq qui semble comprendre avec une clairvoyance
impressionnante le monde qui nous entoure. Il envoie balader la toute
puissance des économistes qu'il raille de façon très cynique
(alors qu'il fait lui même partie de cette profession), il démontre
que le capitalisme et la loi de l'offre et de la demande ne sont en
quelques sortes que des cercles vicieux qui ne sont là que pour
attiser notre désir et provoquer notre malheur vu que le désir est
voué à ne jamais être assouvi. Même si le ton employé est
défaitiste à l'extrême (l'épilogue n'est pas des plus
encourageant...) cet essai regorge de raisonnements qui nous font
comprendre un peu mieux l'économie, qui dicte nos vies, avec une
simplicité impressionnante.
Comme
le mentionne si bien l'éditeur : « Vous aimiez l'écrivain
(Houellebecq) ? Il vous paraîtra encore plus grand sous ses
habits d'économiste. Vous le détestiez ? Son respect du
travail, des femmes, du lien amoureux, et son mépris pour le
libéralisme et l'économie vous le feront aimer. »
En
bref... A lire de toute urgence que l'on connaisse ou non Houellebecq
et son œuvre !
« De
tous les systèmes économiques et sociaux, le capitalisme est sans
contexte le plus naturel. Ceci suffit déjà à indiquer qu'il devra
être le pire. »
Extension
du domaine de la lutte,
Michel Houellebecq - 1994
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